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La Revue Europe en français fondée en 1923 par Romain Rolland est consacrée à la littérature française et internationale. La culture n'a pas de frontière. La revue Europe publie plusieurs numéros par an.
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Titre : Edgar Poe
Editeur : Revue Europe
Numéro : 868-869
Année : Août-septembre 2001
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Poe se plaît à imaginer que son nom, « Edgar A. Poe », puisse se lire « EDGAR, a Poet 4 ». C’est un romantique d’après la belle floraison de 1798-1820, en Angleterre. Il vénère la poésie et dans ses propres vers cherche une pulsation qui soit l’expression d’un état hors la vie, hors la mort… mais ne la trouve que par instants. Surtout, il place le court poème lyrique au sommet d’une hiérarchie des formes littéraires et proclame son indépendance par rapport à toute intention didactique ou morale (...).
Titre : Miklós Szentkuthy
Editeur : Revue Europe
Numéro 868-869
Année : Août-septembre 2001
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Il suffit d’ouvrir au hasard un livre de Miklós Szentkuthy (1908-1988). Dès la première page, les délicates antennes de l’intuition sont en alerte : il se pourrait que nous ayons affaire à un écrivain hors normes. Nous devinons cela à l’arôme d’une phrase, à des audaces et des intensités, à des élans de style qui ont toutes les qualités nécessaires pour s’attirer les blâmes du critique d’esprit tempéré. La haute stature de Szentkuthy, Protée polychrome, se détache au premier plan de la littérature hongroise.
Titre : Antoine Volodine
Editeur : Revue Europe
Numéro : 940-941
Année : Août-Septembre 2007
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Les années passent ; la bibliothèque dite « post-exotique » d’Antoine Volodine s’accroît (quinze livres sont parus sous cette signature à ce jour, sans parler de ceux attribués à des hétéronymes) ; elle fait l’objet d’un intérêt lui aussi croissant (en témoignent trois événements récents entièrement dédiés à cette oeuvre : en 2006, un premier colloque international, à Moscou en avril, et un premier volume collectif, chez l’éditeur Minard en novembre 1 ; en 2007, une
première monographie 2).
Titre : Homère
Editeur : Revue Europe
N° 865
Année : Mai 2001
ISSN 0014-2751
Langue : Français
On dit qu’Eschyle, le plus ancien des dramaturges athéniens dont l’oeuvre soit parvenue jusqu’à nous, affirmait modestement s’être nourri des miettes du festin d’Homère. C’est sans doute une caution suffisante pour qu’après avoir consacré un numéro aux tragiques grecs, Europe se penche sur le poète que le plus vénérable de ces tragiques revendiquait pour sa principale source d’inspiration, partageant au demeurant en cela l’admiration unanime de ses
compatriotes qui, dès avant le siècle de Périclès, avaient élevé l’Iliade et l’Odyssée au rang de monuments classiques (sans les mettre pour autant à l’abri de la critique, puisque la culture grecque ancienne ne connaît pas d’orthodoxie inattaquable).
Titre : Raymond Queneau
Editeur : Revue Europe
Numéro : 888
Année : avril 2003
Langue : Français
Il paraît à la lecture de ces articles que le temps des « récupérations » de l’oeuvre au profit d’une discipline ou d’une
« école » ou d’une « philosophie » ou d’une « croyance » soit — tout au moins à travers ces contributions — passé. La volonté de mettre l’ensemble de cette oeuvre sous le joug d’un seul cheval, qu’il se nomme linguistique et rhétorique, Traditionalisme, voire Oulipisme relevait de ce prurit d’unification qui titille tous les exégètes en quête d’un passe-partout. Ce qui ressort des nouvelles et plus récentes explorations est plutôt le sentiment de la complexité, de la pluralité, du « mystère » de la création quenienne.
Titre : Antonin Artaud
Editeur : Revue Europe
Numéro 873-874
Année : Janvier-Février 2002
Nombre de pages : 354
Langue : Français
Près de vingt ans après la parution du numéro que la revue Europe consacra à Antonin Artaud en 1984 2, les diverses approches proposées ici de l’homme acteur qu’il fut et de ce qu’il refusait d’appeler son « oeuvre 3 », tentent de répondre à la question suivante : Artaud nous est-il devenu lisible, perceptible ? Question posée non seulement face aux premiers textes poétiques marqués par le Surréalisme, aux fameux écrits du Théâtre et son Double, traduits dans la plupart des langues, mais aussi et surtout, face à ce qu’improprement on nomme ses derniers « textes » et « dessins », ceux postérieurs à l’enfermement asilaire de 1937, ceux, fulgurants et fous, des dernières années de sa vie.
Titre : Droit & Littérature
Editeur : Revue Europe
Numéro 876 - Avril 2002
Nombre de pages : 303
Langue : Français
À première vue, rien ne semble lier ce couple « Droit et Littérature» qu’on peut envisager, en citant Lautréamont, « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » ! À bien y regarder, cependant, le rapport n’a rien d’incongru. Dans l’optique textuelle, on s’aperçoit que tout est lié — que tout droit et toute littérature ont la force première de leurs textes, où l’interprétation et la critique dépendent de lois internes. « Je n’ai jamais cru à la liberté d’interprétation sans la contrainte de la loi du texte », note Jacques Derrida
Titre : Paul Celan
Editeur : Revue Europe
N° 861-862
Année : Janvier-Février 2001
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Il est sans doute peu de poètes auxquels on consacre actuellement de par le monde autant de discours et de publications qu’à Paul Celan. On peut estimer que se publie à son sujet un article, sous quelque forme et dans quelque cadre que ce soit, y compris journalistique, par semaine — peut-être par jour? —, probablement un livre par mois, que se tiennent sur lui en divers lieux plusieurs colloques par an. Je ne m’interrogerai pas ici sur les raisons éventuelles de ce phénomène, pour lequel « engouement » serait un mot faible et inadéquat. La question qui se pose est plutôt celle de savoir pourquoi on devrait tenter de mêler sa voix à un concert aussi universel, courant ainsi le risque de paraître vouloir, comme dit le proverbe allemand, « porter des chouettes à Athènes ». On peut aussi se demander par quel biais il convient de s’attaquer à un aussi proliférant domaine.
Titre : Philippe Jaccottet
Editeur : Revue Europe
N° 955-956
Année : Novembre-Décembre 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Philippe Jaccottet aime à citer ces mots de Virginia Woolf, que rappellent à juste titre plusieurs articles de ce numéro : « Écrire de la poésie, n’est-ce pas une transaction secrète, une voix qui répond à une autre voix ? » Du monde sensible au poème, de la lecture à la traduction, la voix de Philippe Jaccottet, discrète, modeste, tâtonnante mais déterminée dans son souci de justesse et d’effacement, est à l’origine d’une multitude de passages, de « transactions secrètes » qui s’engendrent les unes les autres et circulent, tandis que se fait jour peu à peu une configuration étonnante où poètes,
traducteurs, lecteurs se trouvent rassemblés en une sorte de communauté d’esprit et de sens, où se jouent les rapports complexes de l’identité et de l’altérité, de la singularité et de l’universel, de l’héritage, d’une éthique toujours à reformuler, pour habiter cette terre.
Titre : Marguerite Duras
Editeur : Revue Europe
N° 921-922
Année : Janvier-Février 2006
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Marguerite Duras serait-elle en passe de devenir un écrivain classique, sans avoir connu « ni purgatoire ni saison en enfer» ? Présente dans toutes les anthologies, objet d’un nombre impressionnant de thèses et d’essais critiques en
France comme à l’étranger, récemment inscrite au programme de l’agrégation de Lettres, elle semble avoir acquis son droit d’entrée au panthéon des écrivains reconnus. Oubliés alors les jugements condescendants et réducteurs (Marguerite et sa « petite musique »), l’agacement poli, le rejet de plus en plus violent qu’elle suscita à partir des années soixante-dix ? Il est permis d’en douter. L’enfer ou le purgatoire, elle les connut de son vivant et, en dépit de son apparente reconnaissance institutionnelle, il n’est pas sûr que l’oeuvre ne continue pas à susciter de fortes résistances. Marguerite Duras constituerait ainsi un cas paradoxal (mais, somme toute, non isolé), celui d’un écrivain tout à la fois reconnu et dénié.
Titre : Valère Novarina
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 880-881
Année : Août-Septembre 2002
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Tant d’enjeux et de remises en cause suscitent le trouble et donnent à Valère Novarina une place à part dans le mouvement de l’écriture théâtrale contemporaine, l’exposant quelquefois à controverses et à polémiques : on ne touche pas impunément aux mots, aux convictions et aux valeurs instituées. Le présent numéro d’Europe, sans avoir la prétention de donner les clés d’une oeuvre si riche, si profuse et encore en gestation, offrira plutôt, dans une
première partie intitulée Transversales, de la parcourir par quelques itinéraires particuliers, balisés de loin en loin, tant les méthodes critiques habituelles avouent parfois devant elle leur désarroi, par les données biographiques, la psychanalyse, la thématique, la métaphysique, les analyses sur le langage...
Titre : La Comtesse de Ségur
Editeur : Revue Europe
N° 914-915
Année : Juin-Juillet 2005
ISSN 0014-2751
Langue : Français
L’oeuvre de la comtesse de Ségur occupe une place majeure dans la littérature française pour enfants, non seulement en raison de son ampleur — près d’une vingtaine de romans, et plusieurs contes et comédies —, mais surtout de son étonnante pérennité. Composée il y a près d’un siècle et demi, elle enchante encore, toujours disponible dans sa collection d’origine, la fameuse « Bibliothèque rose », (...) ce ne sont plus seulement les enfants qui la lisent. Les universitaires, à leur tour, s’y intéressent — avec autant de sérieux que de plaisir, heureux certainement d’y retrouver un peu de leur jeunesse. Leurs travaux l’éclairent d’un jour nouveau. Ils en révèlent toute la richesse et l’originalité. Ils nous permettent aussi de mieux cerner le secret de sa magie.
Titre : Emmanuel Bove
Editeur : Revue Europe
N° 895-896
Année : Novembre-Décembre 2003
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Bove en effet, dans la diversité de son oeuvre, a peint un monde douloureux dans lequel les hommes, qu’ils soient ou non des humbles, sont des victimes d’un destin qui les conduit à la misère, à la prison, au suicide ou à la mort, mais des victimes tout à la fois innocentes et responsables. La société de classe dans laquelle ils se meuvent, cloisonnée et figée, n’ouvre aucune perspective. Les personnages, tels les condamnés de Dante répètent indéfiniment les mêmes gestes
quand ils ne sont pas emportés par une inexorable descente aux enfers.
Titre : Choderlos de Laclos
Editeur : Revue Europe
N° 885-886
Année : Janvier-Février 2003
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Les Liaisons dangereuses si scandaleuses sont devenues, en deux siècles, un des chefs-d’oeuvre de la littérature française, puis de la littérature mondiale. Longtemps, elles sont restées un livre dont il convenait de se méfier
et qu’il n’était pas question de mettre entre toutes les mains. Plus qu’aux professeurs, il revenait aux écrivains de le commenter
Titre : Armand Gatti
Editeur : Revue Europe
N° 877
Année : Mai 2002
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Il traverse la seconde moitié du siècle passé qui est aussi le dernier du millénaire selon le calendrier de l’Occident chrétien, ce qui n’est pas forcément pour lui plaire ; il poursuit sa trajectoire, plus fort que jamais, en ce nouveau siècle qui ouvre donc un autre millénaire. C’est à l’aune du temps universel, du monde et de son histoire qu’il faut
prendre la mesure du parcours et de l’oeuvre d’Armand Gatti. Avec lui jamais la formule de Proust stipulant que « le monde a été créé autant de fois qu’un artiste original est survenu » n’a semblé aussi juste. Monde, univers, galaxie, qu’importe le terme. Avec un appétit féroce, Gatti happe et se nourrit des hautes figures de notre histoire
tout comme de celles des anonymes ; il les intègre à son système galactique et continue à échafauder sa théorie de l’univers toujours en expansion.
Titre : Les Troubadours
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 950-951
Année : Juin-Juillet 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
En fait, la poésie des troubadours est une poésie à la fois courtoise, c’est-à-dire de cour, et savante. Elle est popularisante et non populaire et, même si les arguments de la bergère de la pastorèla de Marcabru se fondent volontiers sur les proverbes et la sagesse des nations, sa dextérité dans le débat exige de bonnes connaissances rhétoriques ; de la même façon, il faut beaucoup de travail poétique pour parvenir à la simplicité de certaines albas. J’ai pu écrire que les troubadours écrivaient dans la langue du peuple dans la mesure où ils n’écrivaient pas en latin,
mais leur langue était une langue littéraire.
Titre : Franck Venaille
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 938-939
Année : Juin-Juillet 2007
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Voici un poète qui sait ce que c’est que pousser le cuir dans les filets. Un écrivain au point de corner, habitué des tirs croisés vus de l’arrière-cage. Dans l’attente du cri de bouche… On connaît son équipe type. Elle compte quelques arrières offensifs de bon aloi. Côté tribunes ou virage Est c’est toujours Mozart et Rilke ; Saba et Gadda tiennent la côte, le couloir est couvert de Sils-Maria à l’Algérie. Le point fort c’est l’axe latéral ouest, avec Maeterlinck — fameux rêveur
d’angles perdus — et ses Flamands de champ libre, l’étonnant Lou Bernardo, rare jongleur des Amériques qui forme duo avec Bloom, Monsieur Bloom, dublinois transversal. Au centre Jouve et Morhange assurent la cohésion d’une équipe qui s’entraîne à Ostende et s’illustre à Saint-Ouen. Les remplaçants sont innombrables. D’année en année Monory ou Kierkegaard, Klasen ou David Goodis, Verhaeren ou Boltanski, Debussy ou Laforgue tiennent leur rang sur la pelouse.
Bertie Brecht a demandé son transfert sur une blessure mal cicatrisée.
Titre : Gérard de Nerval
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 935
Année : Mars 2007
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir tragiquement, une nuit de janvier, dans la plus grande misère. Quant à son oeuvre, si son inspiration la rattache au courant romantique dont elle fut contemporaine, elle n’en possède pas moins une tonalité toute personnelle, faite à la fois de simplicité et de fantaisie — l’on a souvent vu en Nerval l’un des derniers représentants du XVIIIe siècle — en même temps que de mélancolie profonde. Il y a, plus particulièrement, chez cet écrivain une plongée vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque, qui le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin connaisseur.
Titre : Jean Cocteau
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 894
Année : Octobre 2003
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Avant tout, il importe de se rappeler qu’indépendamment de la forme artistique à laquelle on s’intéresse, Jean Cocteau est d’abord poète. Le noyau constitutif de l’ensemble de son oeuvre est donc la poésie, qui dissimule ses véritables objectifs existentiels tout en répondant à des exigences formelles et sémantiques très précises. Ces aspects sont mis en évidence dans l’hommage de Jean-Pierre Millecam et le témoignage de Michel Deguy, ainsi que dans les trois premiers articles de Michel Décaudin, de David Gullentops et de Serge Linares. En second lieu, ajoutons que l’activité poétique de Cocteau n’est pas le fruit d’une génération spontanée, mais bien d’un dialogue implicite qu’il n’a cessé d’entretenir avec une multitude de poètes et d’auteurs. À titre d’illustration, ce sont les contacts et les échanges avec Pierre Reverdy, Paul Valéry et Aragon qui font l’objet des contributions d’Étienne-Alain Hubert, Michel Jarrety et Nathalie Piégay. Somme toute, l’ampleur des liens avec les autres écrivains se mesure à la richesse de la bibliothèque du poète, comme l’indique l’étude de Pierre Caizergues.
Titre : Henri Calet
Editeur : Revue Europe
Numéro : 883-884
Année : Novembre-Décembre 2002
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Titre : Michel Butor
Editeur : Revue Europe
Numéro : N° 943-944
Année : Novembre-Décembre 2007
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Il suffit d’entendre cette voix, d’accepter son surgissement, de laisser se déployer son identité, son altérité, pour la comprendre, simplement, quand bien même échapperaient au lecteur novice ou à l’auditeur vierge la composition, la construction, les procédures, et la foisonnante intertextualité. Complexe, sans aucun doute, dans sa structure ; ambitieuse dans ses visées… Il suffit pourtant de saisir un nombre limité de principes d’organisation pour se faire une idée assez approchante de l’ensemble, et se repérer dans le travail de l’écrivain. L’oeuvre de Michel Butor obéit, dans ses grandes lignes, à deux logiques : celle de la série, dont les éléments et les règles de combinaison sont limités, et celle de l’expansion en réseau, en rhizome, qui d’année en année, d’oeuvre en oeuvre, de voyage en voyage, de genre en genre, n’a cessé de s’étendre depuis soixante ans. Gardons présents à l’esprit ces deux principes, et pénétrons dans quelques territoires butoriens.
Titre : Mohammed Dib
Editeur : Revue Europe
Numéro : Hors série
Année : 2003
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Accueillir une Algérie des arts et de la pensée, l’Algérie de ces femmes et de ces hommes producteurs de culture, est déjà en soi un geste de haute portée. D’autant plus que l’image persistante des dernières années est celle d’un pays à feu et à sang, où l’on abat des intellectuels parce qu’ils pensent, des femmes parce qu’elles incarnent le mal, des journalistes parce qu’ils informent ; un pays qui s’est rappelé à l’attention des médias par des tragédies défiant
l’entendement, qui s’est distingué par la masse de ses disparus, qui s’est illustré par des actes de barbarie mettant en grand danger la notion même d’humain. À telle enseigne qu’il paraissait inconcevable d’y parler d’art et de création. La culture résiste-t-elle à tout ? À beaucoup de fléaux assurément et aux pires conditions, sans doute ; les
manifestations de cette année de l’Algérie en France en apportent la preuve irrécusable.
Titre : Robert Walser
Editeur : Revue Europe
Numéro : 889
Année : Mai 2003
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Né à Bienne dans le canton de Berne le 15 avril 1878, Walser quitte l’école à quatorze ans pour faire un apprentissage de commis de banque. Sa carrière d’écrivain durera trente-cinq ans, passés pour l’essentiel à Berlin, à Bienne, puis à Berne. Très admiré par ses pairs (Kafka, Christian Morgenstern, Robert Musil, Walter Benjamin), il connaît aussi les affres de l’insuccès. En 1929, une crise psychique entraîne son admission dans l’asile psychiatrique de la Waldau, près de Berne, où il demeure plus de trois ans, continuant d’écrire et de publier. En 1933, il sera transféré contre son gré dans
un établissement du canton d’Appenzell, à Herisau, où il passera vingt-trois ans, menant la vie réglée d’un patient exemplaire. Aucun manuscrit de cette période ne nous est parvenu, tout semble confirmer le long silence de l’écrivain, choisi ou subi. Il meurt le jour de Noël 1956, pendant une promenade dans la neige.
Titre : Roland Barthes
Editeur : Revue Europe
Numéro : 952-953
Année : Août-septembre 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Ce Barthes-là est celui de la déprise… D’une part, il illustre parfaitement le cas du philosophe, de l’homme de sciences, de l’intellectuel dont les connaissances restent lettre morte lorsqu’il s’agit de vivre et d’agir comme tout le monde. La vie comme elle va — la vie « inquiète » dont parle Pontalis — le désarçonne. Le libre arbitre dont il ne met pas en question la force pour déterminer un objet d’étude est déstabilisé voire pulvérisé par l’expérience amoureuse, par exemple. Ce que peut dire le savant de l’amour n’a que de très lointains rapports avec la réalité de l’attachement, de la souffrance et de la douleur qui lui sont liés. Fragments d’un discours amoureux est à ce titre exemplaire : l’écriture analytique, distanciée ne peut appréhender qu’une partie de l’expérience. Ce troisième Barthes est donc la figure de l’anti-système, les éprouvés sont la matière du penser : il accueille dans sa démarche intellectuelle des ressentis, des émotions. La Chambre claire en est l’exemple le plus frappant. Écrire sur la photographie provoque chez Barthes la rencontre de l’informulable sous la forme « du fil coupant du deuil ». Sa mère est morte. Le langage fait défaut : on ne peut rien montrer, le chagrin n’a pas d’expression verbale. Il y a dans ce Barthes làune approche intuitive des phénomènes et un réajustement constant de la pensée.
Titre : Georg Büchner
Editeur : Revue Europe
Numéro : 952-953
Année : Août-septembre 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Georg Büchner : 1813-1837. Une vie trop brève. Une oeuvre inachevée, interrompue en plein élan, mais d’une force singulière et d’une superbe intransigeance. Pratiquement ignoré de ses contemporains, Büchner n’aurait jamais imaginé qu’un prix littéraire parmi les plus prestigieux porterait un jour son nom. Il est attribué tous les ans à un écrivain d’envergure, par l’Académie allemande de langue et de littérature à Darmstadt, dans la Hesse, son pays natal. Les discours des lauréats évoquent le rôle que la pensée de Büchner a joué dans leur propre appréhension du monde :
ainsi se compose une mosaïque qui reflète les différentes approches auxquelles invite la lecture d’une oeuvre dont l’impact ne faiblit pas. Il y a en Büchner un révolutionnaire et un poète, mais aussi un savant, un philosophe et un homme muré dans sa solitude et ses conflits intimes. Il y a en lui un écrivain qui cherche à désarticuler les clichés
du langage, de la pensée, de la vie politique et sociale. Il sait que la langue doit vivre. Vivre et laisser vivre.
Titre : Michel Vinaver
Editeur : Revue Europe
Numéro : 924
Année : Avril 2006
ISSN 0014-2751
Langue : Français
L’écriture de Vinaver, à l’inverse de la doxa sur la pratique théâtrale d’aujourd’hui, est indéfectiblement liée au livre que l’auteur considère comme une pierre angulaire, qu’il taille certes dans la masse informe des choses de la vie, mais qu’il souhaite d’une impeccable géométrie. Aussi, dans son oeuvre, le texte, toujours minutieusement ouvragé, est-il considéré comme premier et intangible. Lorsqu’il le confie à la scène, lieu d’élection et de périls où s’affrontent le dire et le montrer, l’écrivain affirme ses prérogatives et dispute souvent la préséance au metteur en scène, avec lequel il instaure un jeu complexe où la défiance souvent l’emporte. Ce qu’en effet Vinaver redoute le plus dans la mise en scène, c’est « la mise en trop ». Il craint le double langage de l’art théâtral ; il redoute que le texte écrit pour la scène soit gauchi par la scène.
Titre : Les écrivains du Stalag
Editeur : Revue Europe
Numéro : 948
Année : Avril 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Ce numéro d’Europe réunit des auteurs qui depuis longtemps fréquentent ces écrivains du stalag et parlent avec finesse et passion de Georges Hyvernaud, Raymond Guérin, André Frénaud, Claude Simon, Henri Calet, Jacques Perret et de quelques autres. Des panoramas établissent la place de ces livres dans le champ littéraire français et belge. L’exploration des archives conduit à retrouver les témoignages et les textes de Gaston Criel ou Robert Christophe, à lire ou relire ceux de Louis Althusser, Pierre Bost, Roger Ikor, Pierre Unik et de divers anonymes. Un premier recensement des livres du stalag a été engagé, qui enrichit l’ensemble d’une substantielle bibliographie.
Titre : Ecrivains de Nouvelle-Zélande
Editeur : Revue Europe
Numéro : 931-932
Année : Novembre-Décembre 2008
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Titre : Le romantisme révolutionnaire
Editeur : Revue Europe
Numéro : 900
Année : Avril 2004
ISSN 0014-2751
Langue : Français
Ce numéro de la revue Europe n’est pas dédié à un auteur ou un pays, mais à une forme de la culture universelle: le romantisme, et plus précisément, le romantisme révolutionnaire. Si le romantisme est généralement présenté dans les dictionnaires et encyclopédies comme un mouvement littéraire et artistique du début du XIXe siècle, nous pensons au contraire qu’il s’agit d’un phénomène beaucoup plus étendu et profond, qu’il existe un romantisme politique et des manifestations romantiques dans le domaine de la philosophie, de la religion, du droit et de l’historiographie. Et nous
sommes convaincus que l’histoire du romantisme n’est pas terminée en 1830 ou 1848, mais continue jusqu’à nos jours.
Titre : Maurice Blanchot
Editeur : Revue Europe
N° 940-941
Année : Août-septembre 2001
ISSN 0014-2751
Langue : Français
On connaît la formule : « Maurice Blanchot, romancier et critique. Sa vie est entièrement vouée à la littérature et au silence qui lui est propre ». C’est celle qui, jusqu’à sa mort, remplaçait en tête de ses livres republiés en poche, l’habituelle notice biographique. Qu’on la trouve affectée, voire grandiloquente, ou qu’on y voie la marque d’une authentique grandeur, elle est emblématique aux yeux de bien des lecteurs de Blanchot de la posture héroïque que celui-ci élabora au fil du temps, celle de l’écrivain voué vivant à cet anéantissement qu’est l’écriture, sculptant à vif sa statue de grand mort éternel (« infiniment mort », comme il le dit d’Orphée après Rilke). Plus fondamentalement,
on peut y lire le signe de cette tentation héroïque qui n’abandonna sans doute jamais Blanchot, dans le droit fil de ses prises de position des années trente — non pas certes dans le contenu explicite des propos mais, me semble-t-il, dans l’insidieuse séduction que continuèrent d’exercer sur lui un certain idéal de maîtrise virile et d’élitisme aristocratique, le goût de la grandeur et de l’ascèse, la passion de l’extrême, la détestation de la mollesse et des modérés. Armure psychique qui lui permit en même temps, il va sans dire, l’exploration risquée des territoires nocturnes de la folie et de la mort.
Titre : Mythe et mythologie dans l'Antiquité gréco-romaine
Editeur : Revue Europe
Numéro : 904-905
Année : Août-Septembre 2004
ISSN 0014-2751
Langue : Français
"La notion de mythe, empruntée par les ethnologues modernes à la langue des anciens Grecs, conservait-elle sa pertinence dès lors qu’on l’employait pour des cultures et sociétés en tout différentes et pour désigner des types de discours qui possèdent, en leur lieu de production, leurs noms spécifiques ? Peut-on parler sans autre
forme de procès de mythe sioux, égyptien, chinois ou inca — et déjà de mythe romain ? Tour de vis supplémentaire : sur les lieux mêmes de sa naissance, le mythe s’esquivait ; ce que les locuteurs autochtones désignaient par le mot muthos peine à coïncider — même aux époques classique et hellénistique — avec le sens que nous donnons aujourd’hui à son héritier. Le muthos, est-ce bien du mythe ? En lieu et place d’une catégorie homogène et justiciable d’un traitement unique, des enquêtes minutieuses montrent de multiples formes de prises de parole, répondant aux caractéristiques
propres des civilisations qui les produisent et aux conditions très particulières de leur énonciation… La catégorie se dissout, éclate en une kyrielle de performances chaque fois originales, au point de faire paraître artificielle et forcée l’entreprise qui butait à les réunir sous le même chef et à leur appliquer la même méthode d’analyse. Au bout du chemin, les certitudes se sont effondrées, et il serait presque possible de retourner contre Lévi-Strauss sa propre
démarche critique en écrivant Le Mythe aujourd’hui, pour montrer comme il le faisait naguère dans Le Totémisme aujourd’hui que cette catégorie prétendument universelle était en fait une construction ad hoc des anthropologues." (p. 4)
Titre : Robert Pinget et Jean Grenier
Editeur : Revue Europe
Numéro : 897-898
Année : Janvier / Février 2004
ISSN 0014-2751
Nombre de pages : 314
Langue : Français
L’écriture de Pinget est exigeante, têtue, lucide. (..) Jean Grenier est souvent revenu sur la question de la liberté (...)
Titre : La lumière sombre d’Emmanuel Bove Auteur : Marie-Thérèse Eychart Pages : 3-16
Titre : Les Chouettes et l'Alcyon Auteur : Fernand Cambon Pages : 3-5