Rituels religieux et funéraire de l’islam dans un contexte d’immigration
Cet ouvrage ci-dessous référencé et publié en 2011, est consacré à un thème que nul ne peut ignorer : comment la religion de l’islam, pratiquée dans un contexte minoritaire (par exemple en Europe ou en Chine), peut poursuivre le rituel funéraire, assez complexe dans une société qui adopte d’autres rites funéraires. Comment s’adapter ?
Cet ouvrage passionnant, mis en ligne sous formet chapitre par Artelittera, contribue à éclairer sur des pratiques mais apporte également des précisions scientifiques et philosophiques sur des positions face à la mort. Ainsi le chapitre 3 est entièrement consacré à la pensée portant sur le suicide et l’euthanasie. Des question de société largement débattues en Europe selon des approches religieuses et laïques.
“Le Premier des prophètes à souhaiter la mort est le prophète
d’Allah Joseph « Yusuf », paix soit sur lui. Ibn Abbas rapporte : « le
prophète Joseph est le premier à demander sa mort »1, et dans une
autre citation, il dit : «à l’exception de Joseph, aucun des prophètes
n’avait demandé la mort » (Ibn Abi Hâtim, Tafsîr, (7/2204). (page 66)
La question du suicide n’est pas close. Elle est portée au débat critique. Certes, il est clair que les actions terroristes à travers lesquelles on apprend que des jeunes gens, quelquefois des adolescents, courent littéralement au devant de la mort, à la fois surprennent, sidèrent et forment des questionnements. Le christianisme met en avant le respect sous toutes ses formes de la Vie. La vie à porter dès la conception comme un bien précieux, la Vie à donner à une autre vie, etc. La sacralisation de la vie vient se heurter à cette conception autre, pas nouvelle du tout (nombre de cultures sont familiarisées avec le suicide, comme le Japon), qui semble approuver le désir de mourir. Or, rappelle le texte publié par les Presses de l’Université de Laval, rien n’autorise un musulman à décider de se suicide. Mais le texte va plus loin qu’une simple appréciation de quelques avis du prophète. L’auteur décrit un modèle historique, rapporte différentes prises de positions émanant de diverses autorités religieuses et rapporte des décisions religieuses contemporaines, portant notamment sur les personnes maintenues dans un état médical de coma face auxquelles il faut prendre la décision de signifier ou pas qu’ils sont décédées. Les points de vue déclarés divergent sur nombre de ces questions, signe que l’islam n’est pas une religion fermée et qu’elle continue de s’interroger philosophiquement.
La mort musulmane en contexte d’immigration et d’islam minoritaire. Enjeux religieux, culturels, identitaires et espaces de négociations. Sous la direction de Khadiyatoulah Fall, Mamadou Dimé. Editeur : Presses de l’Université Laval. Nombre de pages : 238