L’Obligation de résultats en éducation, sous la direction de Claude Lessard et Philippe Meirieu
Bernard Rey est devenu professeur à l’Université Libre de Bruxelles après avoir enseigné en Ecole Normale et à l’IUFM. Dans cet ouvrage collectif intitulé L’Obligation de résultats en éducation, il étudie le concept de compétence dans le chapitre 14, La notion de compétence permet-elle de répondre à l’obligation de résultats dans l’enseignement ? Il y explique le fonctionnement des compétences au sein de l’enseignement.
Après avoir évoqué avec clarté le lien entre école et société, il examine les rapports entre compétences et obligation de résultats. Pour ce faire, il précise l’acquisition des compétences par l’école en trois points : la compétence comme instrument de définition des résultats, les procédés indispensables à l’acquisition des compétences et les difficultés quant au choix de celles-ci.
Les procédés qu’il propose pour aider les élèves s’adressent bien sûr aux enseignants. Il cherche en effet, par ce biais, à simplifier la notion de compétence pour la rendre accessible à tous. Pour ce faire, il la décompose en trois catégories – ou degrés : les « compétences de premier degré », qui correspondent à des automatismes ; les « compétences de deuxième degré », qui obligent le sujet à interpréter une situation pour développer des compétences ; et les « compétences de troisième degré », qui consistent en un choix et une combinaison des procédures de base. (cit.pp.236-237) Il montre ainsi que les premières sont simples, les deuxièmes, élémentaires, et les troisièmes, complexes.
La page 238 montre qu’il ne nie pas les difficultés des enseignants quant à l’acquisition des compétences par les étudiants. Il rappelle toutefois leur rôle essentiel dans l’autonomie de ces derniers, par la découverte des « procédures qui conviennent à une situation nouvelle ».
Dans le but de les rassurer, il insiste sur le fait que les compétences sont le principal lien qui unit école et société. Il s’inspire en effet du Programme de formation de l’école québécoise pour expliquer que les compétences acquises dans le cadre scolaire doivent ensuite pouvoir être exploitées dans la vie quotidienne. Cependant, pour aider les enseignants dans leur rôle, il suggère un établissement de priorités et de valeurs qui facilitera le choix des compétences à l’école entre des disciplines aussi variées que le droit, les langues ou le jardinage.
Il les met toutefois en garde quant aux problèmes que ce choix peut engendrer. Il montre en effet que certaines expressions désignant les compétences – comme « savoir observer » ou « savoir analyser » (cit.p.240) – ne sont pas en lien avec leur résultat, mais avec le processus qui le permet. De cette manière, il incite à rester prudent quant à la polysémie des noms en s’appuyant sur des exemples concrets, expliquant ainsi que le mécanisme de chaque compétence est avant tout propre au contexte dans lequel il est utilisé.
Bernard Rey fournit de cette manière aux enseignants un outil pédagogique clair et accessible à tous les niveaux.
Ce chapitre est téléchargeable pour 4 € sur https://www.artelittera.com/fr/598-l-obligation-de-resultats-en-education-sous-la-direction-de-claude-lessard-et-philippe-meirieu